Donald A. Fuesler |
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Company
"Anti-Tank", 378th Infantry Regiment |
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J'étais
artilleur d'un canon anti-tank de 57mm dans le 3rd
battalion du 378th Infantry Regiment de la 95th Infantry
Division. Nous tenions une position défensive à
Verneville, en France. Nous étions dans l'école et
la mairie situées à l'entrée du village. Nous défendions
un carrefour contre une attaque blindée de la 17th Panzer
Grenadier Division. Le trou réparé à cause des
obus de 88mm allemands dans le mur de la ferme est
toujours visible aujourd'hui.
Nous avions un poste d'observation dans la
ferme et nous surveillions les Allemands situés à la
lisière du bois. Nous vivions dans la partie arrière
de la ferme et nous rentrions ou sortions dans la pièce
par la fenêtre. Un vieux couple, un mari et sa
femme, restaient et vivaient dans cette ferme. J'ai
su plus tard qu'ils avaient survécu à la guerre.
Notre canon était dans un vieux hangar près de l'école
et visait le carrefour, juste avant la ferme. Une nuit,
une patrouille Allemande s'aventura dans la propriété de
la ferme. Frederick Krebs et moi étions de garde derrière
le mur près de l'école. Nous avons alors effrayé la
patrouille et le lendemain, lorsque je suis monté dans la
ferme pour prendre place dans le poste d'observation, j'ai
vu une certaine agitation sous le foin. J'ai alors demandé
à l'Allemand de sortir de là. Comme il ne sortait
pas, et que je ne voulais pas tirer afin que l'ennemi ne
trouve pas notre position dans la ferme, j'ai pris
une fourche et je l'ai enfoncée dans le foin. Un
terrible cri s'ensuivit, et un cochon sorti de sa cachette
avec la fourche plantée dans son arrière. Le vieux
fermier est alors venu et a secouru le cochon.
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A
gauche
: Photo du carrefour actuel. Nous pouvons
voir à gauche la ferme et l'école sur la droite. |
A
droite
: Photo de l'école rénovée. |
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A la mi-Novembre, nous nous sommes déplacés vers Woippy. De
là, nous avons passé le grand fort du Ban-Saint-Martin
afin de supporter la traversée de la Moselle et l'attaque
du Pont du Sauvage.
Plus tard dans la journée nous avons tenté de traverser
la Moselle et d'aller sur l'île mais le courant était
trop puissant et nous dirigeait dans un mauvais secteur. Heureusement,
nous avons pu revenir à terre. Nous sommes restés dans
Le Ban-Saint-Martin avec de nombreux chevaux blessés ou
morts ainsi que des Allemands tués jusqu'à ce qu'un pont
construit par le Génie ait été établi. Nous
sommes alors allés sur l'île et avons participé aux
combats. Cette nuit, j'étais envoyé en arrière
pour obtenir des rations et des munitions, mais le
retour a été difficile car l'ennemi tirait avec son
artillerie sur la Moselle dans le but de détruire notre
pont de franchissement. Complètement trempé et gelé
à mort, je suis revenu au Ban-Saint-Martin où je
retrouva les soldats du Génie dans une vieille caserne
Allemande. Un major me donna de l'eau de vie, beaucoup
trop, et lorsque je me suis réveillé le lendemain matin,
la pièce était remplie de boites de conserves vides et
je portais un uniforme Allemand. MERDE!!! Mon
camarade Don Wentz vint à mon secours et me donna des
uniformes propres venant de la Station de secours du
bataillon. Nous sommes alors retournés sur l'île et
sommes entrés dans Metz où je tua un sniper Allemand
dans la tour de la gare ferroviaire. Nous nous sommes arrêtés
au niveau de l'Hôtel Royal qui devint le Quartier Général
de notre bataillon. Cependant, nous avons entendu des tirs
de petites armes et nous sommes donc partis dans cette
direction pour trouver des FFI tirant sur des Allemands
les mains levées. Nous avons immobilisés les FFI et
les Allemands se sont rendus à nous. Ils savaient
qu'il était mieux de se rendre à nous qu'aux FFI.
A 4 heures de l'après-midi la belle cloche de la Cathédrale
commença à sonner et les gens qui descendaient dans les
rues célébraient leur Libération. C'était l'un
des plus beaux moments de ma vie. Wentz et moi étions
fatigués alors nous avons trouvé un lit à l'Hôtel
National, maintenant le Ibis, et avions la chambre #27.
Tôt le lendemain matin, des tirs de fusils nous ont réveillés,
et en regardant par la fenêtre, nous avons vu que nous étions
attaqués par les troupes de la 5th Infantry Division qui
était sur notre flanc droit. Ils n'avaient pas reçu le
message que nous avions libéré la ville un jour plus tôt.
Nous avons déchiré les draps de notre lit et les avons
agités à la fenêtre de l'hôtel. Après un court
instant, l'attaque fut stoppée et nous sommes alors allés
à l'Hôtel Royal. Metz était désormais calme et
nous avons passé un peu de notre temps à visiter la
ville. Un grosse église pas loin de l'Hôtel
Mercure actuel était remplie d'armes confisquées que les
Allemands avaient pris aux Français. C'était un immense
arsenal.
Après moins d'un jour à Metz, on nous a relevé et on
nous a envoyé vers Boulay pour se préparer à un assaut
sur la Ligne Siegfried.
Je riens à
remercier Donald A. Fuesler pour son témoignage et
l'usage de ses photographies.
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